Le Pitch
1799. Un relais de chasse, dans une forêt, entre chien et loup. Un fiacre s’arrête. La marquise de Merteuil en descend fanée et usée. Un mystérieux billet l’a conviée alors qu’elle s’est retirée du monde depuis plus de 15 ans, depuis la mort du Vicomte de Valmont. Qui lui a écrit ce billet ? Ces années d’exil l’ont-elle adoucie ? Le temps panse-t-il les blessures de l’orgueil ? Le piège qu’on lui tend l’anéantira-t’elle ?
« N’oubliez jamais que lorsqu’une femme en combat une autre, l’issue est souvent fatale. » Pierre Choderlos de Laclos.
Informations Utiles et pratiques
Théâtre le Lucernaire –
De Marjorie Frantz
Mise en scène Salomé Villiers
Du mardi au samedi : 20h Le dimanche : 17h
Distribution
- De Marjorie Frantz
- Mise en scène Salomé Villiers
- Assistant mise en scène Alexandre de Schotten
- Avec Chloé Berthier et Marjorie Frantz
- Avec la voix d’Arnaud Denis
- Musique Adrien Biry Vicente
- Lumière Denis Koransky
- Costumes Peggy Sturm et Jérôme Pauwels
- Décor Marjorie Frantz
- Production exécutive Jérôme Réveillère
- Production Prismo Production
- Coproduction Les Scaldes et Louis d’or production
- Partenaire Téva
- Crédit Photo Cédric Vasnier
Notre avis
Les liaisons dangereuses avaient laissé Madame de Merteuil ridiculisée et anéantie à jamais par la révélation faite par Valmont de sa nature libertine, cruelle et amorale, lorsque, son combat achevé, il donna toute sa correspondance à Danceny. La marquise de Merteuil s’était retirée à jamais des salons et finissait ses jours en Hollande, défigurée par la petite vérole.
Il fallait oser reprendre et poursuivre cette critique d’une société à double facette où La pudeur, la moralité, le respect voire la vérité ne sont qu’apparence… Où l’amour devient une arme aussi puissante que les lames et le feu.
Retrouvailles sous forme de duel teintées de pourpre voire rouge sang tant les fleurets font mouche !
Une Merteuil aux « 50 nuances de grey » mais aussi aux pourtours riches de rouge impétueux, puissant, ardant, passionné, arborant son ceinturon tel un gladiateur affrontant l’arène prêt à rugir !
Une angélique Cécile de Volanges, portée par les frou-frous frissonnants et aériens de cette robe aux couleurs du ciel, bleu parsemé de nuages laiteux mais dont les murmures et les souffles deviennent typhon dévastateur.
Les nuances sont là, la plume est précise, poétique à souhait, habile et efficace.
Le sablier égrène les griefs, les rancœurs, les non-dits , renverse aussi les tendances, le pouvoir n’est plus forcément là où on l’y attend: il glisse dans les interstices, il surprend, décontenance parfois !
Que dire sinon un grand Bravo pour cette intelligence d’écriture et ce parti pris, cette mise en scène qui valorise ces nuances et ces glissements subtils, imperceptibles… Une très belle partie d’échec pour ces dames…