Le pitch
Hiver 1870. À bord d’une diligence, dix personnes fuient Rouen occupée par l’armée prussienne : des notables, deux bonnes soeurs, un révolutionnaire et Boule de Suif, une femme galante pleine de dignité.
La voiture avance lentement dans la neige. La faim tourmente les esprits. Généreuse, Boule de Suif partage ses provisions avec les passagers. La nuit tombe. La diligence doit faire étape dans un village occupé par l’ennemi. Un officier prussien retient alors les voyageurs en otage…
La nouvelle création d’André Salzet après Le Joueur d’échecs et Madame Bovary.
Notre avis
Une mise en scène sobre, ajustée au rythme du récit, soulignant avec justesse la succession des saynètes, un décor minimaliste réduit à un unique mobilier, un jeu de lumière pour ponctuation entre pénombre et clarté, un « huis clos » parfaitement retranscrit par ce seul en scène. Nous redécouvrons avec bonheur et jubilation la plume incisive mais aussi la poésie de Guy de Maupassant – Equilibre entre narration et incarnation, un jeu précis, juste, une aisance qui rend cette nouvelle fascinante et glaçante, restitue l’effroyable esquisse d’un sectarisme social odieux, l’indiscible mépris , l’impalpable mais ô combien pregnante injustice, dont l’issue parvient encore à nous suprendre !
André Salzet réussit à ne pas nous engluer dans le mélo, dans l’accusation, la caricature et offre au public une grande liberté d’interprétation, de lecture et c’est bien là toute la magie : pouvoir apprécier les mots, imaginer les visages, les costumes, les décors
Une séquence théâtre pour prendre le temps de découvrir, de redécouvrir les mots, la musicalité, les silences, un laisser passer pour un imaginaire au rythme des mots de Maupassant, et surtout des mots passant…
Mention particulière pour l’élégance du conteur …
Informations utiles
Distribution
- Guy de Maupassant : Auteur
- André Salzet : Adaptateur
- Sylvie Blotnikas : Metteur en scène / Adaptateur
- André Salzet : Comédien
Prochaines Dates à retenir
- 18/10/22 Saint-Dié-des-Vosges (88)
- 19/01/23 Muntzenheim (68)
- 17/03/23 Pays de l’Ourcq – Ocquerre (77)
- 8/04/23 Ry (76) RY : c’est le village qui a inspiré Flaubert pour écrire Madame Bovary puisqu’il s’y était produit les mêmes événements que dans l’intrigue du roman.
Note d’intention de André Salzet, l’adaptateur
Après Madame Bovary de Gustave Flaubert, je ne pouvais que continuer de porter sur scène la littérature du XIXe siècle avec un autre auteur majeur de l’époque, disciple de Flaubert, Guy de Maupassant qui réalisa, avec Boule de Suif, un véritable coup d’éclat.
Après sa mise en scène de Madame Bovary, j’ai naturellement demandé à Sylvie Blotnikas d’adapter avec moi ce récit et de me guider en tant qu’homme à porter les mots de Boule de suif.
Qui n’a jamais entendu parler d’Emma Bovary ou de Boule de suif ? Flaubert et Maupassant ont cela en commun d’avoir créé un personnage qui semble avoir réellement existé.
L’adaptation fidèle laisse toute sa place aux thèmes évoqués par Maupassant, l’argent, la guerre, l’hypocrisie de la haute société et du clergé à cette époque.
Nous souhaitons rester au plus près des mots de Maupassant pour faire vivre son écriture et raconter l’histoire de Boule de suif, une femme bien différente d’Emma Bovary, une femme simple, pleine de bon sens et de dignité.
Note d’intention de Sylvie Blotnikas, la metteure en scène
Avec un cadre historique marquant (la guerre de 1870), Boule de suif nous donne une description terriblement juste des rapports humains et de notre société. Une action rythmée se déroulant sur cinq jours, des personnages absolument pittoresques dans leur bassesse ou leur cruauté, des dialogues réjouissants, des lieux clos propices aux tensions dramatiques (une diligence, une auberge) et bien sûr, son héroïne généreuse et tellement touchante… toutes ces caractéristiques font de ce court récit un enjeu théâtral passionnant.
Il s’agissait avant tout par un travail d’interprétation avec André Salzet, de trouver le ton précis et savoureux du narrateur mais aussi toute la vérité et tout l’humour possibles de cette galerie de personnages. Puis de restituer l’ambiance du récit avec un dispositif scénique très simple et un accompagnement musical qui rythme les journées qui se succèdent.
À Maupassant, son jeune protégé, Flaubert écrivit : « Ce petit conte restera, soyez-en sûr. »